Des personnes et des lieux en images…
La mémoire est à la fois figée et en mouvement. Ce principe s’applique plutôt bien à la photographie, capable de transmettre l’idée de déplacement d’un moment pourtant arrêté, pris sur le vif. Voici donc le coeur de ce projet, traiter des mémoires des exils et des migrations dans la métropole bordelaise en faisant parler des lieux par l’image.
Mémoire de la traite
Une visite au musée d’Aquitaine permet toujours de comprendre le contetxe et le rôle économique de la traite dans la prospérité bordelaise.
Pour s’en rendre totalement compte, les élèves ont pu réalisé une visite du CAPC de Bordeaux, orientée sur l’histoire du lieu, des murs, à savoir l’entrepôt Lainé. Les explications mêlées aux découvertes de ce lieu ont aidé les élèves à remplir l’objectif fixé par Nahia Garat, photographe plasticienne accompagnant l’ensemble du projet, à savoir capter de façon sensible ce qui fait mémoire dans ce lieu chargé d’histoire.
A la suite de cette visite, les élèves n’ont qu’à traverser pour se retrouver sur les quais, face à la statue de Modeste Testas (ou Al Pouessi), esclave affranchie à la mort de son propriétaire à Philadelphie, en 1795. Là encore, la commémoration par l’image s’est faite très naturellement.
Mémoire de l’exil des réfugiés chiliens de 1973
L’élection d’Allende, Victor Jara, l’espoir, les déstabilisations, le Coup d’Etat de Pinochet, la terreur et la traque des opposants, puis l’asile politique… Les élèves ont pu se rendre compte de la complexité de l’histoire chilienne et de la déception de personnes engagées politiquement pour la réduction des inégalités, réduites au silence par les armes et la menace physique…
Cela a été rendu possible par la venue en classe de M. Utrilla, témoin de cette période dont la famille a subi les conséquences en étant réfugiée politique à Pessac.
Ensuite, rendez-vous sur le lieu de la fresque de la rue des Resedas de Pessac. En effet, c’est dans ce quartier que s’est concentrée la communauté chilienne ayant trouvé refuge à Bordeaux. Ainsi, une fresque murale existe, pour faire connaître l’histoire du Chili, ses figures marquantes et l’espoir d’une reconnaissance des crimes perpétrés.
Après les explications des représentants de l’association France-Chili-Aquitaine, les élèves ont pu imaginé des scénettes photographiques, basées sur des archives visuelles réelles de la période du Coup d’Etat de 73. Sur les conseils de Nahia, les élèves deviennent eux-mêmes acteurs de ce passage de mémoire.
Le projet se termine ensuite par une sélection et une exposition des clichés de ces différents lieux, de ces différentes personnes personnes, de ces mémoires courageuses.
C’est Nahia qui guide le choix des clichés, et ensuite, direction la cour du collège pour des collages grands formats à la vue de tous !
BONUS !
Et voici les photos de lieux et moments de mémoires les plus marquantes du projet, exposées au collège, mais aussi à la bibliothèque Pablo Neruda de Pessac en novembre 2022 ! Bravo aux élèves et grand merci à l’équipe pédagogique (Mme Cessac en tête) et à Nahia Garat pour cet accompagnement de grande qualité !