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Lieux de mémoire

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Travailler sur les lieux de mémoire, c’est faire connaître une partie de l’histoire de l’immigration en révélant des lieux, des architectures, des objets (tangibles et intangibles), tous porteurs des mémoires des populations immigrées en Aquitaine, en s’interrogeant aussi sur leur potentielle valeur patrimoniale.

L’idée de base est de faire changer les regards et de valoriser la présence de ces populations en accordant une place légitime à leur mémoire collective et aux éléments qui lui servent de support.

Si la problématique du projet de reconnaissance et de valorisation des lieux de mémoire repose sur les représentations sociales liées à l’immigration, elle mobilise de fait les notions de mémoire et de patrimoine.

Lorsqu’on évoque le « patrimoine de l’immigration », c’est alors la dimension collective héritée de l’histoire qui pose problème, car cet héritage n’existe pas en tant que tel. Il semble constitué de mémoires parfois concurrentes, parsemées en des localités multiples, parfois lisibles uniquement sur le mode émotionnel, et souvent trouées de silence (oubli nécessaire des personnes, cécité des institutions ou de l’histoire officielle).

C‘est pour cela que l’exploration et la mise en avant des lieux liés à l’immigration participe à la valorisation de l’histoire de l’immigration et permet une reconnaissance en tant qu’appartenance. En effet, faire des lieux mémoriels en lien avec l’immigration un patrimoine national serait un mode de reconnaissance des populations immigrées et issues de l’immigration, ainsi qu’un bon moyen d’inscrire clairement leurs apports dans l’histoire locale.

 Pour toutes ces raisons, travailler sur la connaissance, la reconnaissance et la valorisation du patrimoine de l’immigration et donc des lieux de mémoire est pour nous une priorité.

Inventaire

Le Rahmi travaille sur l’élaboration d’un inventaire de lieux de mémoire en Nouvelle Aquitaine pour identifier les hauts lieux de mémoire qui ont un lien fort avec l’immigration.
Il s’agit de recenser par exemple les gares, les ports, les routes, les quartiers, les camps, les cimetières, les églises et lieux de culte, les salles où il y a eu des activités associatives, les entreprises, les professions, le vignoble bordelais (immigration saisonnière)…

Le Rahmi se donne enfin pour mission de valoriser les travaux effectués par les associations ou différents acteurs œuvrant pour l’histoire de l’immigration.
En effet, un certain nombre de projets de valorisation ont déjà été menés. Notons par exemple, les travaux effectués sur le port de Bordeaux ou encore la gare d’Hendaye, la Base sous-marine de Bordeaux, le mémorial des Républicains espagnols, le CAFI à Sainte-Livrade-sur-Lot, la Nationale 10…

PassFront

Dans le cadre de notre programme de valorisation du patrimoine de l’immigration et notamment des lieux de mémoire, nous participons au projet « Passages et Frontières en Aquitaine. Expériences migratoires et lieux de transit du 19 e au 21 e siècle ». L’objectif scientifique principal est d’étudier le rôle transitaire de l’espace aquitain. PassFront, c’est aussi envisager, dans le cadre d’une collaboration originale entre chercheurs universitaires, institutions muséales (ie: musée d’Aquitaine) et acteurs associatifs (ie: RAHMI), l’histoire et la patrimonialisation de quelques-uns des lieux significatifs par lesquels les migrants (émigrants, exilés, réfugiés, contrebandiers, travailleurs) ont transité en Aquitaine depuis le début du 20e siècle

Pourquoi est-ce original ?

En France, l’histoire des migrations, largement dominée par la question de l’« intégration », focalisée pour l’essentiel sur l’installation ou la fixation des migrants, a quelque peu délaissé d’une part, d’autres formes d’expériences migratoires, plus temporaires, moins linéaires ; et d’autre part, les lieux par lesquels ont transité les grands flux migratoires. L’idée de ce programme de recherche, qui porte sur l’Aquitaine (une terre de passages traversée par des migrations aussi anciennes que diverses), s’ordonne donc autour de ces deux points : expériences migratoires et lieux de transit.

Mission scientifique et documentaire sur l’histoire des français rapatriés d’Indochine

Nous avons œuvré en 2014 et 2015 à la réalisation d’un recensement des sources sur l’histoire du centre d’accueil de rapatriés de Sainte-Livrade- sur-Lot et sur celles des Français rapatriés d’Indochine.

Ce répertoire, le plus exhaustif existant à ce jour sur ce sujet, a été effectué dans le cadre de deux missions de 6 mois menées par l’archiviste Fanny Brée, elle-même encadrée par le comité scientifique (Ville de Sainte-Livrade- sur-Lot, Archives départementales du Lot-et-Garonne, DRAC Nouvelle Aquitaine et Rahmi).

Il ordonne de façon complète les résultats émanant des archives nationales et centrales du Ministère des Affaires Etrangères, des archives régionales et des archives départementales mais aussi des archives privées des associations.

L’objectif de ce recensement est de permettre la valorisation du CAFI (Centre d’Accueil des Français d’Indochine) de Sainte-Livrade- sur-Lot.