Les entretiens que vous allez découvrir ci-après sont le fruit d’un long travail de collecte mené conjointement par le Rahmi, ALIFS, O2Radio et la CNHI, avec le soutien de différentes institutions : Drac Aquitaine, Conseil Régional d’Aquitaine et DRJSCS Aquitaine.
Ils retracent, sous l’angle de l’engagement, le parcours de vie d’hommes qui ont choisi, au péril de leur vie, de défendre les valeurs de la France, dans des conflits qui ne les regardaient personnellement pas (le Maroc était en effet sous protectorat français de 1934 à 1956).
Les anciens combattants ont été contactés par l’intermédiaire des juristes travaillant pour l’ALIFS et par Adoma. La majorité des anciens combattants concernés par le projet résidaient à Bordeaux, au Foyer Adoma, dans le quartier Saint Michel, ou au Foyer Daney.
Après une première réunion organisée à l’ALIFS pour informer une trentaine d’anciens combattants à propos de ce projet, nous avons pu prendre quelques rendez-vous pour des entretiens et surtout informer les personnes les plus investies pour qu’elles passent le message auprès des absents.
Suite à cette première rencontre, nous avons ensuite organisé un planning d’entretiens de mars à octobre 2009, certains dans les locaux d’ALIFS, d’autres dans des lieux publics du quartier Saint-Michel et une grande partie au Foyer Adoma Médoc. Il a été difficile de recontacter les anciens combattants puis de mener ces entretiens en raison de la barrière de la langue (il fallait un interlocuteur arabophone), ou du mois du Ramadan qui se déroulait durant l’été. En effet, les anciens combattants retournaient au pays à cette période, pour ne revenir qu’en septembre ou octobre sur Bordeaux.
Pour opérer un choix des personnes à interviewer, nous avons favorisé la diversité des parcours en nous appuyant sur les ressources de l’ALIFS (juristes qui suivent les dossiers des anciens combattants) et du Foyer Adoma Médoc.
22 entretiens ont ainsi été réalisés, dont celui de l’emblématique Mohamed Mechti, malheureusement décédé depuis le 31 janvier 2010.
Initié en janvier 2008, le travail de collecte se distingue de la recherche classique dans le sens où il a été confié non pas à des universitaires, mais à des acteurs locaux impliqués depuis longtemps en faveur des populations issues de l’immigration (et notamment les anciens combattants marocains). Ils ont ainsi suivi une formation assurée par la CNHI et les Archives Départementales afin de mener ce projet à bien.
Les entretiens que vous allez découvrir sont emprunts d’hésitations ou d’erreurs (montant des pensions, dates, noms de villes, etc…) de la part des répondants. Mais le travail de contextualisation réalisé avec les historiens permet de les corriger et de mieux comprendre ces parcours étonnants.