Dans les années 1950/1960, la France engage de grands travaux d’infrastructure : routes, ports, aéroports, chemins de fers, villes nouvelles, industrialisation… Ensuite, dans la foulée du plan Marshall, la France vie la période des « Trente Glorieuses », années de reconstruction et de développement industriel et agricole du pays.
Ainsi, pour faire face à ces grands travaux, la France fera appel à d’importants contingents de travailleurs immigrés. Ils représenteront entre 250 000 et 300 000 personnes chaque année. C’est dans ce contexte économique et social qu’une immigration de masse provenant du Portugal se développera dans les années 1960 à 1980.
Entre 1964 et 1974, en moyenne 86 000 Portugais sont entrés chaque année en France. Trois années furent marquées par des contingents importants :
Durant cette même période, de 1960 à 1974, le Portugal est engagé dans les guerres coloniales en Angola, Guinée, Mozambique… La population est en plus confrontée à la répression d’un régime fasciste à bout de souffle, avec une économie tournée vers les guerres.
À partir des années 1970, les Portugais vont devenir la plus importante communauté immigrée en France, avec près d’un million de ressortissants.
La région Aquitaine, du fait de sa situation géographique, sera la région de passage des immigrés lusitaniens, devenant par la même occasion terre d’accueil de cette immigration.
Aujourd’hui, près de 35 000 Portugais résident en Aquitaine et représentent l’une des plus importantes communautés immigrées de la région.
Pour mieux faire connaître cette réalité sociale et humaine, le Rahmie ses membres ont décidé, sur la proposition du Comité national français en soutien à Aristides de Sousa Mendes, de procéder à la collecte de témoignages. Ce programme a été coordonnée en lien avec la CNHI et la DRAC Aquitaine et grâce au soutien de l’Acsé et du Conseil régional d’Aquitaine.
20 récits de vie de personnalités d’origine portugaise, issues des associations, des entreprises ou engagées dans la vie politique, ont été recueillis. Vous trouverez sur chaque page de témoignage un résumé de l’entretien, tiré de l’ouvrage « La communauté silencieuse » (éditions Elytis), accompagné de sa retranscription intégrale.
Ce programme est né de la volonté de faire se rencontrer les associations, le monde universitaire et les professionnels des archives autour d’un objectif commun : recueillir la mémoire trop longtemps oubliée des immigrés portugais des années 1960-1970.
Pour la réalisation de ce programme, le Rahmi a mobilisé une association engagée sur la question de la mémoire portugaise, le Comité national français en hommage à Aristides de Sousa Mendès. La radio locale O2 Radio et l’association de volontaires Unis-cité ont été les partenaires techniques et opérationnels de la collecte. La CNHI a assuré la formation des collecteurs et la conception sous un mode collaboratif du protocole scientifique.