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Introduction

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Pour le Rahmi, la mémoire orale est une source à part entière de l’histoire. Collecter des témoignages oraux, des récits de parcours migratoires est une démarche indispensable pour valoriser les apports de l’immigration à l’histoire nationale et à la mémoire collective. Aussi, la collecte de mémoire orale contribue à faire entrer l’histoire et la mémoire de l’immigration dans le droit commun, ce qui est un vrai début de reconnaissance.

Fort de plusieurs années d’expériences en matière de collecte de témoignages oraux, ayant bénéficié de socles de formations solides, de l’appui et du soutien d’un certain nombre d’institutions et de partenaires expérimentés*, le Rahmi souhaite rendre accessible au plus grand nombre ces archives orales d’une valeur inestimable.

Aussi, dans une volonté de pérennisation et dans le but de donner de la consistance et un éclairage scientifique aux récits de vie individuel, d’autres formes de ressources (travaux de contextualisation historique, œuvres, archives écrites…) sont réalisées et également accessibles ici.

*MNHI – Musée National de l’Histoire de l’Immigration, DRAC Nouvelle Aquitaine, DRDJSCS Nouvelle Aquitaine, Conseil Régional Nouvelle Aquitaine

Guide pratique

Nous proposons ce guide pratique qui a pour but de présenter une méthode applicable à tout enquêteur potentiel. Il est issu de nos enquêtes de terrain et des formations dispensées aux enquêteurs partenaires du Rahmi* précédant nos premières campagnes de collecte de la mémoire orale.
Ce guide précise la définition de certaines notions (cf. lexique). Il aborde également les pratiques de travail tout en insistant sur la valorisation des témoignages.

Il n’est pas exhaustif mais il a pour ambition de partager une méthode qui a fait ses preuves au-travers de nos travaux. Il a également pour ambition de susciter l’intérêt chez tout enquêteur potentiel de mener une campagne de témoignages oraux mais aussi de partager des outils aux équipes éducatives et à leurs élèves.
A cette fin, et pour illustrer au mieux les différentes étapes de réalisation d’une collecte de mémoire orale, des outils de travail et des exemples de documents sont fournis à chaque étape détaillée du processus (fiche d’identification de témoins, grille d’entretien, convention de cession de droits, photographies, etc.)

Aussi, êtes-vous invités à participer à l’évolution de ce guide pratique et à l’approfondissement de certaines étapes. Cette version est amenée à évoluer au fil des remarques et de nos propres avancées techniques.

*Formations dispensées en 2009 et 2012 par Laure Pitti, historienne missionnée par le MNHI, Laurence Perperot, archiviste aux Archives départementales de la Dordogne, Tifenn Hamonic, chargée de mission à l’association Génériques et Maëlle Maugendre, historienne.

Ce qu’il faut savoir avant de démarrer une enquête orale :

Les richesses :

Retrouver ce qui n’a pas été écrit : un savoir-faire, un état d’esprit, des mentalités, des sentiments, une langue, un parcours de vie, un parcours de migration, une expérience.

Combler les lacunes des archives papiers : permettre la complémentarité.

Recueillir un témoignage moins autocensuré qu’à l’écrit.

Avoir un rendu plus humain : l’histoire orale rend une atmosphère, un vécu, contrairement aux documents administratifs par essence plus neutres.

Les limites :

Défauts de mémoire, imprécisions : sur des dates, des événements, des noms.

Déformation de l’événement vécu : plus le temps passe, plus la façon de raconter change.

Le passage du Je au Nous : tendance à parler au nom d’un groupe en voulant parler de soi.

Volonté de manipuler : extrapolation, parfois mensonge, exagération…

Lexique

Ce qu’il faut retenir du témoignage oral :
Impression de quelqu’un sur un évènement, un parcours = le prendre comme un récit et une expérience individuelle.