Paulino Perez
Républicain Espagnol
Né en 1915
Dans le cadre de la collecte de témoignages oraux au sujet des Résistants républicains espagnols en Aquitaine, un entretien avec Paulino Perez a été enregistré le 12 mars 2009 à Mérignac (33) par Laure Lataste et Oumar Diallo. Sur cette page, vous trouverez un résumé synthétique de cet entretien, ainsi qu’une retranscription intégrale en cliquant sur bouton ci-dessous.
PAULINO PEREZ – Je suis né le 23 janvier 1915 dans les Asturies, dans le département d’Oviedo.
LAURE LATASTE – Quand vous êtes-vous engagé dans l’armée républicaine ? Et à quel âge ?
J’ai fait la guerre en Espagne et j’ai été fait prisonnier par l’armée de Franco. En 1940, je me suis évadé et je suis entré en France en passant par Saint-Jean de Luz puis j’ai rejoint Bayonne. J’y ai retrouvé un proche, Alvarez. J’ai été interné au camp de Gurs près de Saint-Jean-Pied-de-Port. Pour sortir de cet emprisonnement, je me suis engagé dans la Légion étrangère. Je suis parti à Marseille. De Marseille à Oran, puis à Sidi-Bel-Abbès.
Est-ce qu’on vous a donné le choix ? Est-ce qu’on vous a dit, c’est ou la Légion, ou autre chose ?
Ou la Légion ou l’Espagne. Or, si je retournais en Espagne, en tant que prisonnier évadé, j’aurais été fusillé.
Et vous avez fait alors toute la guerre dans le cadre de la Légion ?
Oui !
Et, à la fin de la guerre alors ?
J’ai terminé la guerre à Berlin en 45. Puis je suis retourné à Sidi-Bel-Abbès où se trouvait le camp de démobilisation des légionnaires.
Et est-ce qu’on vous a donné la nationalité française à la fin de la guerre ?
Non ! J’ai dû faire la demande !
Ici en France. En France, vous êtes allé jusqu’où ? De Sidi-Bel-Abbès vous êtes revenu en France ?
Je suis parti. Je ne me rappelle pas bien.
A la fin de la guerre, est-ce que vous avez eu une pension d’ancien combattant ?
Non ! Parce que j’avais été engagé à titre d’étranger. Et soit on signait un contrat de cinq ans, soit un contrat pour la durée de la guerre. J’ai signé pour cinq ans. Cela a été une chance car les autres ont été internés dans les camps français ou dans les bataillons de travailleurs étrangers en France. Beaucoup sont morts. Faire la guerre m’a sauvé !
Bien sûr ! Alors, après la guerre, vous êtes resté en France, et vous vous êtes marié ? Vous avez eu des enfants ?
Non, pas d’enfant. Mais je me suis marié. Ma femme était aussi de nationalité espagnole.
Et est-ce que vous êtes revenu en Espagne ?
Après la mort de Franco, trois fois et juste de passage.