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Ahmet YILDIZ

Travailleurs turcs de Nouvelle Aquitaine

Ahmet YILDIZ
Ahmet YILDIZ
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Les séquences

Interviewer : Hurizet Gunder, Keziban Yildiz
Lieu : Cenon (33150)
Date : 6 février 2018

Présentation

Dans le cadre de la collecte de témoignages oraux auprès des travailleurs turcs de Nouvelle Aquitaine, un entretien avec Mr Ahmet Yildiz, avait été réalisé le 6 février 2018, à Cenon (33150). Vous trouverez un résumé de cet entretien sur cette page, ainsi qu’une retranscription intégrale en cliquant sur bouton ci-dessous. 

Retranscription intégrale

Résumé de l’interview

Je suis né à Uluköy près d’Afyon, au centre de la Turquie. Je suis issue d’une fratrie de neuf enfants. Je ne vais pas à l’école mais j’étudie par correspondance et j’obtiens mon diplôme. A dix-huit ans, je me marie. J’ai un premier enfant décédé à un mois et demi. Je travaille dans la ferme de mes parents. A vingt ans, je pars faire mon service militaire à Tunceli. Deux ans plus tard, à mon retour du service, je rejoins Istanbul. J’obtiens un poste d’opérateur de machine dans l’entreprise de tuyauterie “Borusan”, tenue par un de mes cousins. Mon épouse m’y rejoint. Je fuis ainsi mon village où les travaux à la ferme sont éprouvants. Je fais ensuite recruter mon épouse en tant que femme de ménage. Ma femme accouche d’un second enfant qui décède également.

En 1974, la France accepte ma demande de travail. J’ai trente ans. Le trajet de trois jours en train jusqu’à Paris est long : Bulgarie, Yougoslavie, Italie, Suisse, France. De Paris, je rejoins Bordeaux, puis je prends un train pour Margaux. A mon arrivée, mon employeur me conduit au château Citran près de Castelnau-de-Médoc. Mon logement est très vétuste, une maison en vieilles pierres. Cinq mois après mon arrivée, l’entreprise ferme pour l’été. J’ai un mois et demi de congés. Je me rends en Turquie en avion pour ramener mon épouse en France. L’année suivante, notre fils naît. 

Je suis recruté par l’entreprise de production de fleurs “Desmartis” à Bruges et nous déménageons dans un logement social dans la cité Carriet de Lormont. Nous avons deux enfants. J’apprends le français par le dialogue avec mes collègues mais aussi dans les livres.

Douze ans plus tard, mon entreprise ferme et je trouve un emploi dans la construction de terrain de tennis et de golf. 

J’achète un terrain à Sainte-Eulalie et je fais construire une maison. Douze jours après sa fin de construction, je suis muté à Paris et refuse. Je négocie mon licenciement auprès de mon employeur. Je suis une formation en maçonnerie et j’en ressors diplômé. Je travaille ensuite quinze années dans le bâtiment, jusqu’à ma retraite. 

Chaque année, nous retournons en Turquie : je deviens propriétaire de onze appartements à Istanbul, à Antalya et à Afyon. Je suis engagé politiquement : je suis membre durant huit ans du « Diyanet », bureau des affaires religieuses de la présidence turque. Je suis chargé de l’inspection du fonds funèbre.

Aujourd’hui, j’ai 79 ans et je suis retraité. J’ai vécu 44 ans en France et j’ai huit petits-enfants. Si mon départ pour la France était à refaire, je ne le referai pas. Cependant, j’ai trouvé un travail et acquis une belle situation financière.

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Interviewer : Hurizet Gunder, Keziban Yildiz
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